Frères
Dans ce matin ou justement
le jardin était pleins de roses
Le poete est mort doucement
en nous expliquant quelque chose
Il avait les gestes princiers
quand il expliquait quelque chose
il est mort son index levé
le jardin était plein de roses
Il transportait la vie aux quatres coins du monde
comme on porte une joie ouverte dans le coeur
mais s'il fut magicien des heures,des secondes,
Il était seul la nuit et il en avait peur
D'un bec de gaz rouillé il faisait une étoile,
d'un flacon de whisky il faisait un soleil,
un temple de pecheur devint sa cathédrale
Je suis sur qu'il a fait de sa mort un sommeil.
Nous l'avons allongé le long de sa légende,
sa légende sera ainsi son dernier lit
un oiseau du jardin venu en contrebande
chanta dans cette chambre ou tout parlait de lui.
Je crois qu'il n'appartient qu'à moitié à la terre
car il vivait debout à mi-chemin du ciel
les poètes se font,pour eux-seuls, des frontières
dont les bornes plantées arriment l'Arc-en-ciel.
Un poète qui meurt,la porte qui se ferme,
la maison croulera sous le lierre et le vent,
le brouillard des vallées trainera sur les fermes
un poète qui meurt et voila le néant
Mais je sais que sa voix me demeura nôtre
quand je l'écouterai monter de ce CHEF-LIEU
vers lequel il partit un matin comme un autre
à la recherche d'un mystère appelé DIEU;
lOUIS AMANDE